.L'extermination des Loups - La Chasse aux Loups

   
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Rivalité entre l’homme et le loup.

A l’origine, le loup était le mammifère le plus répandu de l’hémisphère nord. Suite à de nombreuses persécutions, sa répartition s’est dramatiquement restreinte. On hésite pas à détruire des forêts entières pour en faire sortir les pauvres bêtes. On pouvait même payer les amendes en têtes de loups, ceci pour montrer la haine que pouvait avoir les hommes envers le Canis lupus.

. Le temps de la destruction

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Entre le IXe et XIe siècle, le manichéisme catholique commence à s´étendre à l´ensemble des créatures. Ainsi les créatures de la forêt ont du choisir entre le Bien et le Mal. Mais la forêt fait peur et tout ce qu´elle peut porter en Bien est ramenée à Dieu et à la Providence. Certes, les licornes arpenteront toujours les bois, tout comme les anges arpentent la terre. Bien plus nombreuses sont les créatures qui basculent définitivement dans le Mal. Ce sont bien évidemment celles qui de tout temps ont terrorisé l´humanité. Avec la Famine, le loup est désormais la "mâle bête" qu´il faut exterminer pour que l´homme puisse reprendre possession de la forêt. Personnalisation médiévale du Mal, le loup ne cédera que petit à petit son territoire. Gardien le plus virulent et le plus concret des forêt, il occupera longtemps l´espace interdit du centre des bois. Mais la pression démographique et l´exacerbation religieuse conduiront au début du XXe siècle à l´extermination du loup en France. Il n´y a qu´à voir la polémique qui pèse sur son retour timide sur notre territoire pour comprendre que la haine envers cette bête est tenace.

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Aux Etats-Unis, avant les campagnes d’exterminationau 18e et 19e siècle, la population était estimée à 400 000 loups. En 1970, il en restait moins de 1000 dans seulement trois états (Michigan, Minnesota, Alaska). Dès la fin du 19e siècle, les états offrirent des primes pour la destruction des loups. Majorées d’années en années pour encourager l’extermination, un loup tué pouvait être payé 175 dollars (contre 25 dollars, le salaire mensuel d’un cow-boy de l’époque). Tous les moyens furent bons pour éradiquer les loups devenus rares : trappes, piège à mâchoires, poisons (strychnine). Les chiens étaient très efficaces pour trouver les tanières : les louveteaux y étaient souvent brûlés vifs ou capturés pour servir d’appât. La loyauté du loup envers ses petits lui fut souvent fatale. Les Inuits inventèrent un piège cruel : un fanon de baleine, maintenu plié grâce à un tendon et placé dans une boule de graisse. Dans l’estomac du loup, le fanon se libérait et lui perforait les entrailles, le faisant mourir dans d’atroces souffrances. Dans l’ouest américain, 420 000 loups furent tués entre1915 et 1928, soit plus de 30 000 loups par an. Il fut considéré comme éteint dans l’Ouest à partir de 1930 et disparut définitivement de 48 états.

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En Amerique du nord, la destruction du loup a soudé les communautés. Dans un même élan, les hommes ont combattu les loups et les sauvages.

 

En Ex-URSS, des experts estiment à 1,5 millions de loups exterminés durant les 70 dernières années avec des pics à 50 000 loups tués par an. En Europe, la cause principale de l’extermination du loup fut le conflit avec l’élevage. Un véritable arsenal est déployé : trappes, fosses à loup, collets, dards perforants, guillotines verticales mais aussi latérales, cages à pieux, hameçons à loup.

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Au 17e siècle, avant les grandes campagnes d’extermination, on comptait en France plus de 30 000 loups. Les programmes d’éradication systématique commencèrent au 18e siècle pour atteindre 5000 loups tués par an. Les fortes primes, l’utilisation de poisons et l’organisation de battues souvent obligatoires ont eu raison des derniers loups dans les années 1930.

Le temps de la réhabilitation. Les mesures de protection, tardives, ont fait échouer les actions généralisées d’extermination visant à faire disparaître l’espèce. Suite à la prise de conscience collective de la perte de biodiversité générale que subissait la planète et du rôle fondamental des grands prédateurs dans l’équilibre des écosystèmes, le loup est passé en quelques années d’ « espèce nuisible » à « espèce en danger, à protéger » dans de nombreux pays. Il est protégé depuis 1973 dans tous les états américains (inscrit sur l’Endangered Species Act). Maisen Alaska, plus de 1300 loups par an sont encore tués. Un plan de contrôle autorisant les pièges à mâchoireset les tirs par hélicoptère a été mis en place en 1992 et fut supprimé sous la pression des protecteurs de la nature. Cent loups furent néanmoins détruits.

Au Canada, il est encore chassé pour sa fourrure. En Russie, le loup ne fait l’objet d’aucune réglementation comme dans tout le reste de l’Asie et la population est difficile à estimer. Il est encore chassé car la mort du loup vaut de l’or. La mortalité des loups encore imputable à l’homme découle souvent de problèmes de prédation sur le bétail.

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. Une institutuion, la louveterie

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En France, la louveterie a été créée par Charlemagne en l'an 812, pour protéger les habitants et leurs élevages contre les loups. Son représentant était le premier représentant de l'État. Par un règlement du 9 août 1787, la louveterie est supprimée sous prétexte d'économie.

Cependant dix ans plus tard, la loi du 19 pluviôse an V (7 février 1797) est le prélude du rétablissement de la louveterie et de la fixation de la législation actuelle. Le lieutenant de louveterie était choisi parmi les hommes les plus aptes à capturer les loups. Il devait connaître le territoire, ses habitants, la faune. Il avait réputation et considération. Il faut confier le soin de débarrasser le pays de ces bêtes farouches à un corps de spécialistes que la guerre ou la moisson ne detourneront pas de ce devoir. A des siècles de distance, Charlemagne, François 1er et Napoléon en sont les artisans. L'idée vint au premier, le second l'officialisa et après l'éclipse révolutionnaire, le troisième la ressuscita.

Dès le IXe siècle, les luparii, chasseurs de loup au temps de Charlemagne, et les louvetiers à leur suite menèrent une guerre incessante aux "bêtes rousses et noires", loups, renards, blaireaux, sangliers, chats sauvages. Réunnis sous l'autorité du grand louvetier, maître de l'équipage du roi, officiers et sergents quadrillaient le domaine royal, veillant à la capture des loups, à la présentation des peaux, à la recherche en mai des portées et des louveteaux. Deux deniers par loup et trois deniers par louve, acquittés par chaque feu de village à deux lieues à la ronde de l'endroit de la prise valaient salaire.

A la charge du louvetier l'entretien de son équipage pour le seul plaisir de conduire la chasse à l'année. En 1966, l'Assemblée nationale décide de moderniser la louveterie, une institution qui existe encore malgré la disparition des loups. Le personnel du corps des lieutenants de louveterie est converti, en 1971, en "auxiliaires de l'agriculture" et en "conseillers cynégétiques".

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. Des safaris en Allemagne

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Apparus dans la première moitié du XVIIIe siècle, en Allemagne, les jardins à loups permirent, quand la chasse devint plus aléatoire, de continuer à tirer ces bêtes. Une enceinte de palissades de 800 mètres de long sur 500 mètres de large clôt un bois. Des loups y sont lachés. il ne reste plus aux chasseurs qu'à prendre l'affût, appâter l'animal et attendre l'occasion d'un "bon fusil".

Ces hommes devaient surement se prendre pour des héros.

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En Pologne et en Russie, on chassait les loups en attachant aux buissons des banderoles d'étoffe que le vent agitait. Ces barrières de toile servaient de rabatteurs. Cette méthode, aujourd’hui détournée, et nomée "ligne fladry" est utilisée non pas pour capturer les loups, mais pour les faire fuir d’un espace prédéfini. Voir la rubrique Protection en cliquant ici pour en savoir plus sur la ligne fladry

 

 

 

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L'utilisation de l'avion pour la destruction des loups a débuté en Alaska, au cours de l'hiver 1943. le record est de 38 loups abattus en un seul vol.

 

 

 

 

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En plus des primes versées, les gouvernements des différents états appointtaient des chasseurs de loups professionnels, salariés ou payés au nombre de loups détruits.

 

 

 

 

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Au Canada comme en Alaska, le loup est classé comme fur bearer. En 1922, l'Alberta collectait 2129 peaux. Au Canada, à la fin du XXe siècle,plus de 2000 loups étaient tués chaque année pour leur fourrure.

 

 

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A la fin du XXe siècle, une peau de loup se vendait environ 150 dollars canadiens. La valeur d'une peau fluctue de la demande et des conditions climatiques.

 

 

 

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Sous la pression de l'opinion publique, les techniques de destruction les plus impopulaires - capture des louveteaux à la tanière, empoisonnement - tendent à être abandonnées.

 

 

 

 

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En Amerique du nord, la destruction du loup a soudé les communautés. Dans un même élan, les hommes ont combattu les loups et les sauvages.

 

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