.La protection du Loup

   
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Même si l'espèce Canis lupus n'est pas menacée de disparition dans sa globalité au regard de sa large aire de répartition à travers le globe, sa situation est plus préoccupante quand on considère les grandes populations une à une. En fait, seules les populations vivant dans les Carpathes et les Balkans-Dinara sont hors de danger au début du XXIe siècle.

. Ce que disent les lois

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(En orange = Liens cliquables)

Au niveau international, le loup est protégé par la Convention de Berne de 1979 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel en Europe, qui prévoit toutefois des possibilités de dérogations bien encadrées. Cette convention a été ratifiée par la France le 31 décembre 1989 (loi 89-1004). Comme chacun des autres États signataires, la France s’est ainsi engagée à prendre en compte les dispositions de la convention dans son droit interne, ce qui a conduit à une protection du loup dès son retour sur le territoire national. 

Le loup est aussi protégé par la CITES (Convention Internationale sur le Commerce des Espèces en Danger - 1973) Qu’est-ce que la CITES ? où il figure en annexe II, ainsi que par son règlement d’application européen, où il figure en annexe A. Le transport et a fortiori le commerce de tout individu, mort ou vivant, en tout ou partie, est fortement réglementé.

Au niveau de l’Union Européenne, la Directive "Habitats" n°92/43 du 21 mai 1992 a donné au loup le statut "d’espèce d’intérêt communautaire prioritaire", devant être protégée. L’article 16 permet toutefois de déroger à ce régime de protection "à condition qu’il n’existe pas une autre solution satisfaisante et que la dérogation ne nuise pas au maintien, dans un état de conservation favorable, des populations des espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle, […] pour prévenir des dommages importants notamment aux cultures, à l’élevage, aux forêts, aux pêcheries, aux eaux et à d’autres formes de propriété". 
Depuis janvier 2007, le Guide interprétatif sur la protection stricte des espèces animales d’intérêt communautaire par la Directive Habitat 92/43/CEE valide la possibilité de mettre en œuvre ces mesures dérogatoires à titre préventif sans attendre que des dommages aient lieu dans les cas où il est vraisemblable qu’ils se produisent.

Le droit français reprend les engagements et obligations de résultats des conventions internationales et directives européennes. Les textes correspondants sont les suivants : 
- articles L.411-1 et L.411-2 du code de l’environnement fixant les mesures de protection dont peuvent bénéficier les espèce animales et végétales ainsi que les dispositions dérogatoires ; 
- articles R.411-1 à 14 du code de l’environnement précisant les dispositions législatives ci-dessus ; 
- arrêté ministériel du 23 avril 2007 fixant la liste des espèces de mammifères protégés sur le territoire national (actualisation de l’arrêté du 17 avril 1981 ; le loup fait partie de cette liste depuis le 10 octobre 1996).

- Code français de l’environnement : Parties législative et réglementaire ; extraits concernant le loup 

- Arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Nouveau dispositif 2009 pour la gestion du loup et la protection des troupeaux :

Dans le cadre de la gestion du loup et la protection des troupeaux, l’arrêté du 27 mai 2009 a retiré le loup de la liste des espèces de vertébrés protégées menacées d’extinction en France et dont l’aire de répartition excède le territoire d’un département. En effet, le loup n’est plus menacé d’extinction sur le territoire national pour 2 raisons principales : 
- l’aire de présence du loup a augmenté d’environs 25% et les effectifs minimum observés de 20 %depuis l’hiver 2007/2008 
- 26 zones de présence sédentarisées du loup constituant une population d’au moins 180 individus répartis en 19 meutes à l’issu de l’hiver 2008/2009 
L’espèce reste encore strictement protégée figurant toujours dans l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères protégés sur le territoire national. 

Cet arrêté permet une plus grande autonomie au niveau local pour la défense des troupeaux domestiques. Le Préfet dispose alors de la compétence pour la délivrance de dérogations visant à prévenir de dommages importants et avérés aux élevages, quand il n’existe pas d’autres solutions alternative et sans compromettre l’état de conservation de l’espèce. 

- Communiqué de presse du 5 juin 2009 
- Arrêté du 27 mai 2009 modifiant l’arrêté du 9 juillet 1999 fixant la liste des espèces de vertébrés protégées menacées d’extinction en France et dont l’aire de répartition excède le territoire d’un département.

Au-delà des aspects juridiques, des associations et organisations non gouvernementales (ONG) établissent des outils d’aide à la décision notamment les "listes rouges" des espèces menacées. La plus utilisée et vraisemblablement la plus pertinente est celle de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) dans laquelle le loup est classé "vulnérable".

Plus d’infos :

- Quoi De Neuf n°15 - p.22 : Tour d’Europe des statuts de protection du loup dans les différents pays du continent.  

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. Le loup, un concurrent pour l'homme

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Comme l'homme, le loup se situe au sommet de la chaine alimentaire.

Il représente donc un concurrent. En effet, Canis lupus se nourrit de la plupart des animaux chassés par l'homme (mouflons, chamois, sangliers...).Par conséquent, le loup est peu apprécié par les personnes pratiquant la chasse (71% de celles-ci se sont prononcées contre la protection des loups).

Il est représente également une contrainte pour l'homme en tant qu'éleveur. Les ongulés domestiques sont des proies pour le loup et son retour dans les Alpes a causé des dég’ts considérables à de nombreux éleveurs.

Voici quelques chiffres tirés du recensement du Parc National du Mercantour :

  • 1993 : 36 bêtes tuées
  • 1994 : 34 cas de prédation dus aux loups ; 122 bêtes tuées ; 3 blessées
  • 1995 : 87 cas de prédation dus aux loups ; 359 bêtes tuées ; 33 blessées

Ces chiffres montrent que les dég’ts sont multipliés par 10 en 3 ans.

Le loup est donc à l'origine d'une aggravation des conditions de travail des éleveurs ovins en montagne.
Cependant, les ovins ne constituent pas la seule source de nourriture du loup. En effet en France, ce dernier se nourrit d'ongulés sauvages (mouflons, chamois), de rongeurs et parfois de fruits. Le mouflon constitue plus de la moitié des ongulés sauvages consommés. Le bouquetin, le chevreuil, le cerf, le sanglier, ne représentent quant à eux que 10 % des ongulés sauvages consommés (programme LIFE -Loup, 1998).
De plus, la prédation par le loup n'est pas la seule cause de mortalité chez les ovins.
Chaque année, des dizaines de moutons sont tués par des chiens errants (dont les attaques sont difficilement discernables de celles des loups), meurent de maladie (par exemple, de la brucellose) ou sont victimes d'accidents divers (foudre, chutes!).

La présence du loup a donc augmenté les pertes sur les troupeaux en montagne. Son retour a provoqué le mécontentement des éleveurs et des organisations professionnelles agricoles qui voient le loup comme un animal nuisible dont la présence est incompatible avec le pastoralisme.

Le Loup, un signe de richesse biologique

A l'opposé de ce point de vue, les Associations écologistes (A.S.P.A.S, W.W.F, Groupe Loup France...) défendent l'espèce Canis lupus et s'appuient sur l'impact positif de sa présence au niveau écologique. En effet, l'installation des loups dans les Alpes franÁaise prouve que la faune y est abondante. De plus, le loup constitue un facteur de régulation de la faune sauvage et contribue à l'équilibre écologique des zones dans lesquelles il est sédentarisé.

La cohabitation entre loup et pastoralisme est-elle possible ?

Compte tenu de ces divergences, un conflit parfois violent entre opposants et défenseurs du loup a vu le jour depuis l'arrivée des loups dans le Mercantour.
La question centrale de ce conflit est de savoir s'il est possible de faire cohabiter le loup sauvage et l'élevage ovin en montagne.

Les organisations agricoles affirment que cette cohabitation est impossible et que le loup doit disparaî tre des zones d'élevage alors que les organisations écologistes pensent le contraire.
Les résultats du questionnaire montrent que 62 % des personnes interrogées pensent que cette cohabitation est possible tandis que 31 % pensent le contraire (7 % sont sans opinion).
Entre défenseurs et opposants du loup, le ministère chargé de l'aménagement du territoire et de l'environnement ainsi que le Parc National du Mercantour sont chargés de faire respecter les lois en vigueur concernant la protection des espèces.

Le parc national du Mercantour a donc proposé les solutions suivantes dans le but de limiter les dég’ts sur les troupeaux ovins :

  • L'aide pastoral, personne qui a pour rôle de renforcer la surveillance des troupeaux. 43 % des personnes interrogées ont approuvé la solution d'un gardiennage permanent des troupeaux.
  • La présence d'un chien de protection dans tous les troupeaux : par exemple chez nos voisins italiens, la garde est assurée par la présence de chiens de protection. Une aide financière est attribuée pour l'achat d'un chien et un suivi est réalisé lors du développement du chiot. L'utilisation de tels chiens ne constitue pas une garantie totale contre les agressions mais elle permet de diminuer de faÁon très significative le nombre d'attaques et surtout le nombre de brebis tuées par attaque. Cette solution est approuvée par 50 % des personnes interrogées.
  • Indemnisations des dommages : pour chaque bête tuée et après expertise, le berger est remboursé 1,5 fois le prix de la bête tuée. Mais ce système peut inciter à des abus. De plus, cette solution ne fait pas l'unanimité parmi les organisations agricoles, et dans la revue " Vie Agricole et coopérative " du 18 mai 1995, il est clairement annoncé qu'il faut refuser les indemnisations considérées comme un " achat du silence ". Cette solution est proposée par 13 % des personnes interrogées.
  • Les parcs de rassemblement fixes ou mobiles qui permettent de faciliter la surveillance et qui peuvent également jouer un rôle dissuasif. 51 % des personnes interrogées sont pour la création d'enclos de nuit.

Ces solutions furent dans un premier temps refusées car jugées comme mal adaptées aux conditions d'élevage dans les Alpes du Sud. 
Dans un supplément de la Vie Agricole et coopérative (janvier 1996) des Alpes Maritimes : il est expliqué que la solution de la protection des troupeaux par les chiens et un nombre accru de bergers présente un intérêt mais qu'elle est insuffisante et " impensable sur le plan économique ". Dans cette même publication, les indemnisations déjà en vigueur sont considérées comme acceptables à conditions de les combiner à des solutions de prévention efficaces.
Pour remplacer les solutions proposées par le ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement, " les organisations professionnelles agricoles proposent : 

  • la capture de tous les loups qui se trouvent actuellement dans les montagnes des Alpes-Maritimes ;
  • la création en dehors des zones d'élevage d'un ou de deux parcs animaliers de grande surface, dans lesquels les loups capturés pourraient être introduits ; (approuvée par 14 % des personnes interrogées)
  • une surveillance constante de ces parcs pour éviter que des loups puissent s'en échapper et causer des dég’ts aux troupeaux ;
  • un plan départemental d'amélioration des équipement des alpages et de leurs techniques d'exploitation, afin de favoriser le développement des activités pastorales et la reconquête par l'élevage des estives abandonnées. "

Lors de l'enquête réalisée durant ce dossier, les personnes interrogées ont proposé les solutions suivantes :

  • 26 % sont pour la limitation du nombre de loups.
  • 14 % sont favorables à son élimination en France.

Le loup pose donc des problèmes à cause de son impact négatif sur l'élevage. Il est pourtant difficile d'affirmer que sa cohabitation avec le pastoralisme est impossible car les mesures de protection des troupeaux ne sont pas toujours appliquées par l'ensemble des éleveurs et certains les refusent totalement. La question de la cohabitation entre loup et élevage est toujours d'actualité et implique directement le problème de la protection du loup sauvage sur le territoire français.

Sources : Université de Nice Sophia Antipolis http://www.unice.fr

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. La ligne fladry

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La méthode de Fladry tire son origine d’une technique  traditionnelle de chasse aux loups provenant de l’Europe de l’Est.
Cette méthode, aujourd’hui détournée, est utilisée non pas pour capturer les loups, mais pour les faire fuir d’un espace prédéfini.
Elle consiste en une simple corde parée de petits drapeaux rouges, accrochés à intervalles réguliers et touchant à peine le sol. Les loups refusent de franchir les drapeaux.
Une solution non agressive pour limiter le nombre de rencontres entre loups et animaux d’élevages.
Les loups peuvent, après plusieurs mois, s’habituer et ne plus craindre la ligne Fladry, c’est pourquoi dans certains cas, l’électrification de cette ligne a été ajouté afin d’améliorer les résultats.


Ce n’est pas, selon moi, en combattant les éleveurs, ni en participant à des manifestations chargées de banderoles aux messages ne convainquant que les convaincus, que nous verrons un jour le loup vivre en paix dans notre paysage, mais plutôt en apportant, nous, les protecteurs des loups, des solutions aux éleveurs. Une grande partie de la clé pour réduire les conflits se trouve dans cette façon d’agir. Si nous souhaitons le loup, nous devons accepter cela en suggérerant aux éleveurs d’adopter des méthodes et des outils non létaux. Combattre les éleveurs, c'est détruire le loup. Alors il faudra bien admettre et accepter un jour que :

Protéger les troupeaux... C’est aussi protéger les loups.

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. Association Le Klan du Loup

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Le Klan du Loup est une association nationale Loi 1901, JORF n° 10 du 06/03/1999, reconnue d'intérêt général.

Son but : la défense du Loup en France, l'aide au retour naturel du Loup sur notre territoire, la promotion, sous toutes ses formes, du Loup sous tous ses aspects (zoologique, historique, symbolique, etc...) et le développement de contacts avec d'autres associations ou organismes ayant le même but.

Le combat pour le Loup en France sera, sans doute, de plus en plus difficile. Si vous rejoignez Le Klan du Loup, nous ne vous promettons pas une lutte facile, mais vous pourrez être fier de participer à ce combat du XXI ème siècle !

Sources : Site Web Le Klan du Loup http://www.loup.eu

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. Les autres associations et Sites Internet

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Associations

- FERUS : Association nationale de protection et de conservation de l'ours duloup et lynx en France. http://www.ferus.fr

- ASPAS : Sensibilisation du public sur la protection de la faune sauvage et la préservation du patrimoine naturel. http://www.aspas-nature.org

- WWF FRANCE : Fonds mondial pour la nature, une ONG internationale de protection de la nature et de l'environnement, initialement dénommée World Wildlife Fund http://www.wwf.fr

 

Sites Internet

- FRANCE LOUPS : Apprendre, découvrir et protéger le loup. Toute l'actualité sur les loups et sa sauvegarde. http://www.franceloups.fr

- ALLIANCE AVEC LES LOUPS : Alliance avec les loups est une association dédiée à la cohabitation du loup (et autres prédateurs) avec l'homme : la protection du loup, le soutien aux bergers et agriculteurs dont les troupeaux sont victimes, animations culturelles, expositions, festivals, élaboration d'un label de qualité environnementale. http://www.allianceaveclesloups.com

- LOUP.ORG : Le but de ce site est de mettre à disposition une information gratuite et sans prétention sur canis lupus et d’ouvrir ainsi une voie de dialogue vers ce que l’on pourrait appeler une cohabitation durable entre l’homme et le loup. http://www.loup.org/spip

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