.La Lycanthropie
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Objet de folklore
aujourd'hui ou thème de cinéma fantastique, les loups-garous,
terme qui signifie "loup dont il faut se garder" ou "gardez-vous",
ont longtemps semé la terreur dans les campagnes.
Les loups-garous
(appelés "bisclaverets" en Bretagne, "varous"
ou "haires" en Normandie) étaient des hommes (et même
des femmes) métamorphosés en loup par le diable, ou qui,
étant sorciers, se transmutaient eux-mêmes, grâce
à un onguent magique, en carnassier.
Les nuits de
pleine lune en général, les loups-garous sortaient de
chez eux par la fenêtre et erraient dans les campagnes et les
villages en poussant des hurlements. Friands de chair fraîche,
ils mordaient et dévoraient bêtes et gens. Au petit matin,
ils reprenaient forme humaine. |
. Sa vraie origine : La croyance populaire
Un soir de brouillard, dans l'obscurité d'une forêt peu accueillante,
un voyageur terrorisé aperçoit un brigand ; il fuit. Puis
se retourne. le brouillard le cache à sa vue, mais son imagination
lui fait voir dans les ombres comme un loup. Le mythe est né.Loup,
oui... mais Garou ?
Il faut en principe distinguer lycanthropie et Loup-Garou. La
lycanthropie est une maladie durant laquelle le sujet pense être
un loup.Etymologiquement,
lycanthrope provient du grec lycos : loup et anthros : homme. Ce terme
fut fréquemment employé à la place du mot zooanthrope,
lequel désigne toute métamorphose d'homme en animal.Gari
en provençal signifie " rat " d'où l'extension
sans doute, car l'on dit à quelqu'un : " As-tu vu le "
gari " ? Ce qui signifie qu'il a eu une apparition ou a perçu
un événement non-ordinaire, et en général
on le tourne en dérision, de même que pour les " meneux
" ou meneurs de loups (ils avaient paraît-il le pouvoir de
se changer eux aussi en Loups-Garous) !
Seulement récemment a t-on décidé de protéger
l'espèce qui est en danger, et qui donc, par instinct de survie,
va chercher à se nourrir dans les bergeries ! Il
est loin le temps du " Petit Chaperon rouge " qui d'ailleurs
était bien pire que le loup lui-même, car il est allé
se jeter dans la gueule du loup de lui-même et Bruno
Bettelheim en fait une étude très caractéristique
dans sa " Psychanalyse des contes de fées ".
Ce mythe remonte à la nuit des temps. A une époque où
l'ignorance des gens leur rendait impossible d'expliquer des phénomènes
naturels. Ou la peur les amenait à trouver dans le fantastique,
le surnaturel des explications que le manque de science ne pouvait que
tolérer.
Ce thème fantastique de l'homme qui se transforme la nuit en
loup est très fréquent dans les arts (peinture, littérature).
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Lycaon
est le fils de Pélasgos, Lycaon roi d'Arcadie et ses cinquante
fils étaient réputés pour leur impiété.
Zeus décida de leur rendre visite sous l'apparence d'un pauvre
paysan. Lycaon, pour savoir si cet étranger, à sa table,
était un dieu, eut l'effronterie de lui servir un plat à
base de chaire humaine ; celle d'un de ses fils.
Zeus indigné, repoussa au loin la table du festin, foudroya tous
les fils du roi, sauf Nyctimos, qui monta sur le trône et changea
en loup Lycaon.
Au 5ème siècle avant notre ère, Hérodote relate
que les Grecs qui s'établirent sur les bords de la mer Noire considéraient
les habitants de ces contrées comme des magiciens fort habiles,
capables de se métamorphoser à volonté. L'historien
grec parle d'une race d'hommes ayant le pouvoir de devenir loups et de
reprendre, lors qu'ils le désirent, leur apparence humaine. On
croyait, en ces temps lointains, que ces étranges mutations étaient
le fait d'êtres anthropophages qui, par la pratique de la magie,
prenaient l'apparence de l'animal pour satisfaire plus facilement leurs
appétits monstrueux.
En
réalité, le Loup-Garou est loin d'être la bête
féroce que l'on invoquait pour faire peur aux enfants. Il peuple
quasi tous les continents, toutes les littératures populaires,
vit à toutes les époques. Peut être maléfique
mais aussi bénéfique selon les endroits.
Les artistes
les plus célèbres l'ont utilisé comme thème.
L'Eglise Catholique n'a pas su l'ignorer. Des milliers d'exorcisme (cérémonie
religieuse qui a pour but de chasser les démons qui habitent
un homme) tout au long de sa longue histoire, en témoignent.
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Etymologiquement,
lycanthrope provient du grec lycos : loup et anthros : homme.
Ce terme fut fréquemment employé à la place du mot
zooanthrope, lequel désigne toute métamorphose d'homme en
animal.
La lycanthropie
est une maladie mentale, entraînant chez l'individu atteint, un
comportement animal, en l'occurrence celui d'un loup.
Cette affection était connue sous la forme de délire tant
durant l'Antiquité qu'au Moyen Age. Dès le premier siècle,
Arétée de Cappadoce explique que certains hommes pensent
être faits de verre et craignent d'être cassés. Ils
décrivent l'état de celui qui se sent transformé
en loup comme affamé et se jetant sur les troupeaux et les hommes
pour les dévorer ; noctambule, hantant les cimetières
et les monuments, hurlant à la mort. Ses yeux sont enfoncés,
ses jambes sont meurtries par les égratignures et les morsures
de chiens. Cette description subsistera, inchangée, au fil des
siècles. Les Latins appelèrent cette maladie " mélancolie,
rage lupine - insania lupina - ou folie louvière ".
Il faut en principe
distinguer lycanthropie et Loup-Garou, pourtant en un peu plus de cent
ans, on a enregistré, en France, 30000 procès de loups-garous.
Les minutes en ont étés conservées dans les archives
locales.
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En
1573, dans la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accusé
d'avoir ravagé les campagnes avoisinantes et d'avoir dévoré
de jeunes enfants. Après avoir confessé ses crimes, il périt
sur le bûcher.
Quelques années
plus tard, dans une autre localité, des paysans découvrirent
le corps sanglant et horriblement mutilé d'un jeune garçon
de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient sur le cadavre, s'enfuirent
dans les taillis quand les hommes s'approchèrent. En poursuivant
les bêtes sauvages, ils tombèrent presque aussitôt
sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons. La créature
avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux longs et emmêlés,
et ses ongles immenses, acérés comme des griffes, auxquels
étaient encore accrochés des lambeaux de chair sanguinolents.
L'homme s'appelait
Jacques Rollet. C'était un simple d'esprit obéissant à
son appétit cannibale. Il était en train de déchiqueter
le corps du jeune garçon, lorsqu'il fut interrompu par l'arrivée
des hommes. Il fut condamné à mort. Mais le parlement
de Paris commua la sentence et le fit enfermé dans un asile de
fous.
Autre cas typique
de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au début du XVIIème
siècle. Ce garçon de treize ans, à demi idiot,
présentait un faciès canin fortement accusé . Il
se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à terrifier
un groupe de fillettes de son âge en leur affirmant qu'à
la tombée de la nuit il se transformerait en loup et les dévorerait.
A quelques jours de là, une fillette, qui était sortie
à la nuit pour rentrer ses moutons, fut attaquée par une
créature que, dans son affolement, elle prit pour un loup, mais
dans laquelle elle reconnut par la suite Jean Grenier. Elle se défendit
vigoureusement à coup de houlette et réussit à
s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure. Comme plusieurs enfants
avaient auparavant disparu dans des circonstances mystérieuses,
on soupçonna Grenier. L'affaire fut portée devant le parlement
de Bordeaux . Le jeune garçon confessa qu'une nuit, deux ans
plus tôt, il avait vu apparaître le diable. Il avait, dit-il,
signé un pacte avec le maître des ténèbres,
qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment,
il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et
avait écumé les campagnes, retrouvant sa forme humaine
au lever du jour. Il avait ainsi tué et dévoré
plusieurs enfants qu'il avait rencontrés à travers champs.
Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents,
il était entré dans une chaumière et avait emporté
un enfant au berceau. Après une enquête minutieuse, tous
les forfaits avoués par Jean Grenier se révélèrent
exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme.
Aucun doute ne subsiste : les enfants disparus avaient bien étés
tués et en partie dévorés par l'adolescent.
Au Moyen-Âge,
on vit les lycanthropes, devenus loups garous, jeter l'épouvante
dans les villes et dans les campagnes, en revanche, à notre époque,
la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions religieuses et
est entrée dans le domaine de la pathologie, mais, de temps à
autre, des loups-garous continuent à semer la terreur.
C'est ainsi
que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes belges juste
avant la première Guerre mondiale. A le même époque,
en Écosse, la rumeur publique accusait un berger des environs
d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même accusation
fut proférée à l'encontre d'un jeune garçon
d'un petit village alsacien proche de Strasbourg.
En 1930, un
loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine.
En 1946, une bête mystérieuse présentant toutes
les caractéristiques d'un loup-garou terrorisa une réserve
Navajo, en Amérique du Nord (le loup-garou est un thème
fréquent dans le folklore Navajo). A Rome, en 1949, la police
eut à enquêter sur un étrange cas de lycanthropie
: tous les mois, à la Pleine Lune, un des citoyens de cette ville
était en proie à d'inquiétantes hallucinations
et poussait des hurlements à faire dresser les cheveux sur la
tête.
A Singapour,
en 1957, une série d'agressions mystérieuses posa une
énigme aux autorités anglaises : des loups-garous, murmurait-on,
s'attaquaient aux pensionnaires malaises d'un foyer d'infirmière
situé sur l'île principale. Une nuit, l'une des infirmières
s'était réveillée en sursaut pour apercevoir "
une horrible face bestiale, aux cheveux plantés si bas sur le
front qu'ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait
dépassé des crocs acérés ". Ce mystère
ne fut jamais éclairci. Pas plus que celui de la jeune Rosario
do Sul dans le Sud du Brésil, en 1978 : cette collégienne
de seize ans était en proie à des visions démoniaques
et prétendait que l'esprit d'un loup féroce s'était
emparé d'elle.
En 1975, les
journaux anglais rapportaient la tragique histoire d'un jeune homme
de dix-sept ans, originaire du village d'Eccles hall, qui se croyait
sur le point de se muer en loup- garou. Pour mettre un terme à
ses souffrances morales, il se plongea un couteau à cran d'arrêt
dans le cur. Une enquête fut ouverte après sa mort
et l'un de ses compagnons de travail révéla que le malheureux
lui avait téléphoné avant son geste fatal : "
Il m'a dit, déclara le témoin, que son visage et ses mains
changeaient de couleurs et qu'il était en train de devenir un
loup-garou . Puis il s'est tu, et j'ai alors entendu des grognements.
"
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. Les
différentes sortes de Loups-Garous
Le
lupo manaro n'hésite pas à voyager de par notre pays.
Le loup noir lui, est un garou qui est la monture favorite des sorcières.
Le lubin, est le garou des cimetières.
Le croque mitaines ou Croquemitaine est bien le garou des enfants, et
non un monstre non apparenté aux garous.
L'empuse ou l' empouse est une louve-garou sensuelle, anthropophage, mais
adorablement belle.
Le loubelin, à l'image de son frère et confrère,
le lubin, est un garou de cimetières.
Le lupeux est le garou des voyageurs solitaires imprudents.
La marchocias est une louve-garou à la queue de serpent et aux
ailes de griffon.
Parfois les meneux ou meneurs de loups se nomment des sarreux. Ils se
changent épisodiquement en garous, eux aussi, quand ils en ont
le pouvoir. Il ne faut point mélanger torchons et serviettes, les
loutiers qu'on a parfois brûlés comme garous, préparaient
seulement des philtres à base de loups préalablement égorgés
et n'avaient pas la faculté de transformation. Ce n'était
que des assassins de loups... Des escrocs aux pharmacopées souvent
criminelles qui ne savaient même pas recueillir les simples.
Quant au Versipelle, nom utilisé à tort et à travers,
il n'est que le terme érudit et raffiné pour désigner
les garous en général. PETRONE s'en servit dans le SATIRICON
et bien des lettrés le reprirent par la suite.
Le Barbocu est le nom sarde du garou.
La Bigorne n'était point un loup-garou, c'était un lion-garou
que les scribes ont cité à tort comme loup. On dit qu'elle
mangeait sans trêve et semblait toujours satisfaite.
Donnons dans l'exotisme avec le garou Kumacanga du Brésil.
Le Barbau lui, est de Gènes. Quant aux Djinns et au Chatrap, ils
hantent de préférence les cimetières de l'Arabie
dite heureuse.
Fenrir était une des terreurs de la mythologie nordique. Il était
en guerre permanente contre les dieux. Lorsque TYR réussit à
le couvrir de chaînes, il lui sectionna la main. Il était
tellement énorme que sa machoîre supérieure atteignait
le ciel et que l'inférieure touchait le sol.
Le loup-garou des scandinaves, se nommait Ulfhednar, quant à la
femme louve c'était Vargynjur.
Dans la mythologie scandinave ainsi que dans la grecque, parmi les multiples
mutations des dieux et des déesses, Zeus, Odin, Hecate et bien
d'autres se transformaient en garous.
La Chicheface ne trouvait à se nourrir que tous les deux siècles,
ce qui est bien peu pour un garou affamé. Il faut dire qu'elle
ne voulait dévorer que de belles et grasses donzelles ! Ce qui
explique son aspect déplorable de louve amaigrie, aux côtes
saillantes.
Enfin, Leu, Garoul, Garou, Garoui, Gerulf, Leu-warrou, Wareul, Varol,
viendraient tous du Francique retranscrit en latin médiéval,
soit le Lupum Geroulphum... Dans son Lai de Bisclaveret, Marie de FRANCE,
périe au bûcher, transforma le Lupum en Garwalf.
Nul doute que la France, au moins pour les garous, était la Terre
Promise, car jamais ailleurs on en trouva autant !
Mormôlycé, était une louve célébrissime
de la Grèce des temps anciens. Elle remplissait auprès des
enfants, le rôle de Croquemitaine.
Nous terminons très provisoirement notre tour d'horizon avec Tipule
qui était le garou des romains, et avec le Neure qui était
un garou fils naturel des Scythes et des Amazones.
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. Les
Loup-Garous traversent le temps
Pour les Grecs,
et les Romains, le fait d'être transformé en loup était
parfois considéré comme un châtiment divin, frappant
toujours les mortels qui avaient sacrifié des victimes humaines.
D'après Pline le Jeune, la métamorphose s'opérait
alors que le " coupable " traversait à la nage les
eaux d'un lac : en abordant la rive opposée, il était
métamorphosé. Dès lors, il était condamné
à errer dans la campagne, avec d'autres loups-garous, pour une
période de neuf ans. Si, pendant tout ce temps, il s'était
abstenu de manger de la chair humaine, il lui était permis de
recouvrer sa forme antérieure, marquée toutefois par les
ravages du temps. Au début de l'ère chrétienne,
Ovide présente également la transformation comme une punition
infligée par les dieux. Les métamorphoses offrent de nombreux
exemples d'avatars prodigieux, depuis la création du monde jusqu'à
Jules César.
Les Anciens,
dont les mythologies parlent d'hommes-loups, disaient que celles-ci
permettaient d'acquérir la force et la ruse d'une bête
sauvage, mais que le loup- garou conservait voix et regard humains -
ce à quoi, d'après eux, on pouvait d'emblée le
distinguer d'un animal ordinaire. Les romains, eux aussi, attribuaient
ces faits à la magie.
Plus tard, Pétrone, qui joua un rôle prépondérant
à la cour de Néron, (empereur Romain du premier siècle
P.C.N ) raconte une savoureuse histoire de loup-garou dans son célèbre
roman picaresque, le Satiricon.
Ce même Pétrone (poète, homme du monde, arbitre
des élégances, ami intime de Néron) cite aussi
l'histoire que l'on raconte au cours d'un banquet - d'une orgie -, selon
laquelle un légionnaire romain se transformait en loup-garou
et il fut abattu par ses compagnons d'armes.
Au moyen âge, on vit les lycanthropes, devenus loups garous, jeter
l'épouvante dans les villes et dans les campagnes.
Les sorciers
opéraient cette métamorphose sur leurs ennemis, mais le
plus souvent, ils l'opéraient sur eux mêmes, et sous cette
forme nouvelle ils attaquaient, non seulement les troupeaux, mais encore
les hommes, dont ils dévoraient la chair saignante ; ils pouvaient
toujours, quand ils le voulaient, reprendre leur première forme,
mais quand, par hasard, ils avaient reçu en se trouvant à
l'état de loup, une blessure qui les avait privés d'un
membre, ils gardaient, en redevenant hommes, l'empreinte de cette mutilation,
et c'est par là que l'on parvenait souvent à les reconnaître.
En Russie, les Bylines sont des chants narratifs populaires très
anciens, un peu comme nos chansons de Geste (dans la littérature
française). L'une d'elles, datant du 11 ème siècle)
met en scène un preux chevalier Loup-Garou.
On croyait que
ceux qui naissaient coiffés, avec une tache de vin ou des cheveux
ressemblant à des poils de loup étaient des loups-garous.
En général, on roulait la coiffe et on la gardait comme
amulette ou on la cousait dans les vêtements. Elle était
partout réputée pour porter chance.
Parmi les Serbes
et les Slovènes, ainsi qu'en Pologne et chez les Katchoubes,
on disait que les enfants nés coiffés, ou avec des cheveux
ou une tache de vin, avait le don de double vue et de métamorphose.
Bien que pouvant se changer en divers animaux, on disait qu'ils préféraient
le loup hardi et assoiffé de sang. Au XVIéme siècle,
l'Eglise de Russie se sentit obligée de condamner ces croyances
dans le pouvoir de la coiffe et ses liens avec la lycanthropie.
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Dès
le 16ème siècle, le personnage du Loup-Garou est ancré
profondément dans les croyances VAUDOU (ou Vodou) en Haïti.
C'est un Sorcier qui officie avec le Prêtre Vodou. Il fait partie
de la dualité sociale Ordre-Désordre qu'il faut assumer
par des rites magiques.
Le Scapin (le
valet, héros comique de Molière) se transforme parfois
en Loup-Garou pour échapper aux pièges qui le menacent.
Un ami du Surréaliste
Magritte, l'écrivain français, Roger VITRAC, co-fondateur
du Manifeste des Surréalistes, a écrit en 1938 un roman
"Le Loup Garou", roman poétique où se mêlent
la violence, l'humour noir et l'humour rose.
Boris VIAN (Ingénieur,
homme de sciences, Trompettiste brillant de Jazz, écrivain de
valeur "L'écume des jours", "J'irai cracher sur
vos tombes", figure emblématique du Saint-Germain des Prés
de l'après-guerre et inventeur du Verlan) a lui aussi écrit
une nouvelle fantastique (Le Loup-Garou) qui ne sera publiée
que longtemps après sa mort.
La Bête
de Gevaudan fit couler autant d'encre que de sang sans doute et à
ce jour, personne n'est encore sur de son origine !
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. Lycanthropes
ou Loups-Garous ?
L'imagerie
populaire représente le loup-garou comme une créature bestiale
et velue, dressée sur ses deux jambes et s'exprimant par des grognements
gutturaux, tandis que sa bouche écumante laisse apparaître
des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet les récits mythologiques
ou historiques, on voit que les loups-garous n'apparaissent guère
différents des véritables loups.
Une autre erreur
largement répandue est celle qui conduit à assimiler les
loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève en revanche
de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grâce à
des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -, se métamorphose
en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères que l'on
attribue à cet animal : puissance musculaire, agilité,
ruse et férocité, ce au grand dam de ceux qui croisent
son chemin. Cette forme animale peut être temporaire ou définitive.
L'histoire vraie
de Peter Stumbb qui sous cette forme tua et dévora treize enfants.
Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice des tenailles
et de la roue, à la décapitation et au bûcher.
Lorsque Peter
Stumbb, loup-garou notoire, qui tua et dévora treize enfants fut
supplicié à Cologne en, 1589, il avait auparavant révélé
au tribunal, dans les moindres détails, les épisodes de
sa métamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à le
considérer comme un illuminé et à juger excessive
la crédulité de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il
avait de la sorte tué, dépecé et dévoré
des centaines de victimes, tant animales qu' humaines - bien qu'en ce
qui concerne ces dernières, il n'en ait jamais avoué que
seize....
Mais où s'arrête la légende et où est la
vérité ?
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. Sorcellerie
ou démonologie ?
La
" liaison magique ", transformation d'homme en animal d'espèce
diverse, produite par la malveillance d'une sorcière. Celle-ci
s'attaquant à tout ce qui concerne procréation, reproduction,
il ne s'agit là que d'un moyen parmi d'autres pour infester l'acte
vénérien. Le sujet " saisi " peut alors être
considéré comme possédé, puisqu'il subit malgré
lui.
Le transport au Sabbat ne se fait pas seulement sur un balai ; la métamorphose,
souvent en chat, est un jeu que la sorcière se permet avec son
propre corps.
Le loup-garou est d'un autre registre.
Membre de la
milice diabolique, classé parfois au même rang que les
incubes et les succubes, donc inhumain, il a des caractéristiques
du sorcier : la marque, point insensible et ne saignant pas, que les
juges chercheront avec diligence. Généralement masculin,
contrairement aux sorcières, sa fonction n'est pas semblable
à la leur ; entièrement voué au mal, sans la brisure
interne que provoque une possession, il s'attaque directement et oralement
au corps de l'autre ; il est " le dévorateur " ; Loup
puisqu'il est opposé à l'agneau divin.
À l'époque,
la transmutation homme/loup est un élément d'un questionnement
plus vaste. S'appuyant sur les textes anciens, les Ecritures saintes,
Augustin et Thomas d'Aquin, l'un des pivots de cette recherche est le
diable : comment le situer par rapport à Dieu ? Il le hait et,
ne pouvant s'attaquer directement à lui, sa hargne se porte sur
sa créature et image : l'être humain. Mais quelles sont
ses limites ? Les théoriciens distinguent quatre types de métamorphoses
: divines, physiques ou naturelles, imaginaires et démoniaques.
Comment s'opèrent-elles ? Certains optent pour une transformation
du corps lui-même; mais, le plus souvent, elle est considérée
comme une illusion provoquée par le démon : soit il accomplit
les méfaits, celui-ci restant coupable puisqu'il ne fait que
suivre ses désirs ; soit il l'environne d'air épaissi
en forme de peau ; soit, dernière possibilité ingénieuse,
le diable joue sur deux niveaux : sur le sujet atteint pour faire qu'il
se sente tel qu'il n'est pas, mais aussi et surtout sur autrui pour
qu'il le voie tel qu'il n'existe pas, ce regard séparant radicalement,
dans l'esprit des juges, maladie et sorcellerie. Mais comme le diable
ne peut contrefaire la perfection divine, l'illusion " loup "
toujours, à un détail près : queue en moins, patte
humaine, peau trop grande.
Métaphore
du cannibalisme, représentation imaginaire de la violence du
pulsionnel, expression du désir de détruire un sujet,
de préférence enfant, incorporation, meurtre et morcellement
se trouvent ainsi exprimés. Ceci peut expliquer que le loup-garou
soit nommé comme le plus grand des sorciers et qu'en conséquence
il doive être brûlé sans étranglement préalable.
Le danger qu'il représente est extrême.
Les origines
du mythe du loup-garou, n'ont jamais été clairement démontrées
: elles sont pourtant de toute évidence fort anciennes et communes
à de nombreux peuples.
L'antiquité
comme le moyen âge, a cru avec une bonne foi singulière
à la lycanthropie. Hérodote en parle comme d'un fait avéré
; Virgile en parle également, et dans sa huitième églogue,
il fait dire à Alphésibée : " J'ai vu Moeris
se faire loup et s'enfoncer dans les bois. "
L'un des démonologues
les plus connus, Boguet, raconte que, dans les montagnes de l'auvergne,
un chasseur fut un jour attaqué par un loup énorme, auquel,
en se défendant, il coupa les patte droite. L'animal ainsi mutilé
s'enfuit en boitant sur trois pattes, et le chasseur se rendit dans
un château voisin pour demander l'hospitalité au gentilhomme
qui l'habitait ; celui ci, en l'apercevant, s'enquit s'il avait fait
bonne chasse.
Pour répondre
à cette question, il voulut tirer de sa gibecière la patte
qu'il venait de couper au loup qui l'avait attaqué, mais quelle
ne fut pas sa surprise, en trouvant au lieu d'une patte , une main et
à l'un des doigts un anneau que le gentilhomme reconnût
pour être celui de sa femme. Il se rendit immédiatement
auprès d'elle, et la trouva blessée et cachant son avant
bras droit. Ce bras n'avait plus de main, on y rajusta celle que le
chasseur avait rapportée, et force fut à cette malheureuse
d'avouer que c'était bien elle qui sous la forme d'un loup avait
attaquée le chasseur. Le gentilhomme qui ne se souciait pas de
garder une telle compagne la livra à la justice, et elle fut
brûlée...
Selon Collin
de Plancy dans son dictionnaire infernal, les loups garous étaient
fort communs dans le Poitou ; on les y appelait la bête bigourne
qui court la galipode.
Quand les bonnes
gens entendent, dans les rues, les hurlements épouvantables du
loup garou, ce qui n'arrive qu'au milieu de la nuit, ils se gardent
bien de mettre la tête à la fenêtre, parce que s'ils
avaient cette témérité, ils ne manqueraient pas
d'avoir le cou tordu.
On assure dans
cette province qu'on peut forcer le loup garou à quitter sa forme
d'emprunt, en lui donnant un coup de fourche entre les deux yeux.
Delancre assure
qu'ils étranglent les chiens et les enfants ; qu'ils mangent
de bon appétit ; qu'ils marchent à quatre pattes, et qu'ils
hurlent comme de vrais loups, avec de grandes gueules, des yeux étincelants
et des dents crochues.
Bodin raconte
qu'on vit en 1542, 150 loups garous sur une place publique à
Constantinople.
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. Histoires
de loups-Garous
Les
histoires de varouages ou garouages sont innombrables.
Nous sommes
en Pologne, vers le milieu du XIX ème siècle, dans un
petit village des bord de la Vistule. Jeunes et vieux, rassemblés
sur la grand-place, fêtent la fin des moissons à grand
renfort de chants et de danses. La récolte a été
bonne, et le festin est abondant. La boisson coule à flot et
chacun s'abandonne à la joie. Soudain, alors que les réjouissances
battent leur plein, un hurlement terrifiant, propre à vous glacer
le sang, retentit dans la vallée. Les danseurs s'immobilisent.
Tous se précipitent, cherchant d'où peut provenir ce cri
terrible. Ils voient alors un loup gigantesque emporter l'une des plus
jolies filles du village, dont on vient de célébrer les
fiançailles. Du fiancé, pas de trace...
Les plus courageux
parmi les paysans se lancent à la poursuite du loup et tente
de lui faire lâcher prise. Mais le monstre, la gueule écumante
de rage, dépose alors son fardeau humain et leur fait face, prêt
à combattre. Quelques jeunes gens courent au village chercher
des fusils et des haches. Pendant ce temps, voyant que ceux qui restaient
devant lui étaient trop effrayés pour bouger, se saisit
à nouveau de sa proie et s'enfonce dans la forêt proche,
où il disparaît.
Bien des années
ont passé. Dans le même village, sur la même place,
c'est encore la fête de la moisson. Un vieillard s'approche des
convives, qui l'invitent à se joindre à eux et à
participer aux réjouissances. Mais le vieil homme, sombre et
taciturne, préfère s'asseoir à l'écart.
Il boit en silence. C'est alors qu'un paysan âgé s'approche
de lui et l'examine avec attention. Au bout d'un moment, il lui demande
d'une voix étranglée par l'émotion : " Est-ce
toi, Jean ?"
Le vieil homme
acquiesce en silence. Tous reconnaissent alors en lui le frère
aîné du vieux villageois et le fiancé disparu depuis
tant d'années. On fait cercle autour de lui et on attend le récit
de ses aventures en frissonnant d'une étrange terreur.
Il leur raconte
alors comment il fut changé en loup par une sorcière et
comment, voilà bien longtemps, il emporta sa fiancée dans
la forêt, au cours d'une autre fête de la moisson. Là,
il vécut avec elle pendant près d'une année, puis
elle mourut. " A partir de ce moment, dit-il, je suis devenu fou
de douleur. J'ai attaqué quiconque, homme, femme, enfant ou animal,
se trouvait sur mon chemin. Et j'ai laissé derrière moi
une piste sanglante qui ne pourra jamais s'effacer. " Et, ce disant,
il montra ses mains, sur lesquelles on voyait des tâches de sang.
" Depuis quatre ans, j'ai retrouvé ma forme humaine et j'erre
dans la campagne. Mais je voulais vous revoir une dernière fois.
Voir le village et la maison où je suis né et où
j'ai grandit. Ensuite, eh bien ! Je redeviendrai un loup. "
Il n'a pas fini
de prononcer ces paroles que déjà il fait place à
un énorme loup qui saute par dessus les convives stupéfiés
et disparaît dans la forêt. On ne l'a plus jamais revu depuis...
Retour Haut de Page
. Coupable
ou non coupable
En
un peu plus de cent ans, on a enregistré, en France, 30000 procès
de loups-garous. Les minutes en ont étés conservées
dans les archives locales.
En 1573, dans
la ville de Dole, le loup-garou Gilles Garnier est accusé d'avoir
ravagé les campagnes avoisinantes et d'avoir dévoré
de jeunes enfants. Après avoir confessé ses crimes, il
périt sur le bûcher.
Quelques années plus tard, dans une autre localité, des
paysans découvrirent le corps sanglant et horriblement mutilé
d'un jeune garçon de quinze ans. Deux loups, qui s'acharnaient
sur le cadavre, s'enfuirent dans les taillis quand les hommes s'approchèrent.
En poursuivant les bêtes sauvages, ils tombèrent presque
aussitôt sur un homme à demi nu accroupi dans les buissons.
La créature avait un aspect bestial, avec sa barbe, ses cheveux
longs et emmêlés, et ses ongles immenses, acérés
comme des griffes, auxquels étaient encore accrochés des
lambeaux de chair sanguinolents.
L'homme s'appelait Jacques Rollet. C'était un simple d'esprit
obéissant à son appétit cannibale. Il était
en train de déchiqueter le corps du jeune garçon, lorsqu'il
fut interrompu par l'arrivée des hommes. Il fut condamné
à mort. Mais le parlement de Paris commua la sentence et le fit
enfermé dans un asile de fous.
L'histoire vraie de Peter Stumb qui sous cette forme tua et dévora
treize enfants. Le tribunal de Cologne le condamna en 1591 au supplice
des tenailles et de la roue, à la décapitation et au bûcher.
Autre cas typique de lycanthropie, celui de Jean Grenier, au début
du XVII ème siècle. Ce garçon de treize ans, à
demi idiot, présentait un faciès canin fortement accusé
. Il se prenait pour un loup-garou. Un soir, il se complut à
terrifier un groupe de fillettes de son âge en leur affirmant
qu'à la tombée de la nuit il se transformerait en loup
et les dévorerait. A quelques jours de là, une fillette,
qui était sortie à la nuit pour rentrer ses moutons, fut
attaquée par une créature que, dans son affolement, elle
prit pour un loup, mais dans laquelle elle reconnut par la suite Jean
Grenier. Elle se défendit vigoureusement à coup de houlette
et réussit à s'enfuir en courant jusqu'à sa demeure.
Comme plusieurs enfants avaient auparavant disparu dans des circonstances
mystérieuses, on soupçonna Grenier. L'affaire fut portée
devant le parlement de Bordeaux . Le jeune garçon confessa qu'une
nuit, deux ans plus tôt, il avait vu apparaître le diable.
Il avait, dit-il, signé un pacte avec le maître des ténèbres,
qui lui avait fait cadeau d'une peau de loup. A partir de ce moment,
il avait pris chaque nuit l'apparence de cette bête sauvage et
avait écumé les campagnes, retrouvant sa forme humaine
au lever du jour. Il avait ainsi tué et dévoré
plusieurs enfants qu'il avait rencontrés à travers champs.
Il raconta même qu'une fois, profitant de l'absence des parents,
il était entré dans une chaumière et avait emporté
un enfant au berceau. Dans les rêves, les loups-garous ont toujours
des yeux incandescents... Après enquête minutieuse, tous
les forfaits avoués par Jean Grenier se révélèrent
exacts - du moins en ce qui concerne le cannibalisme. Aucun doute ne
subsiste : les enfants disparus avaient bien étés tués
et en partie dévorés par l'adolescent.
A notre époque, la lycanthropie ne fait plus l'objet de superstitions
religieuses et est entrée dans le domaine de la pathologie, mais,
de temps à autre, des loups-garous continuent à semer
la terreur.
C'est ainsi que trois d'entre eux, disait-on, hantaient les Ardennes
belges juste avant la première Guerre mondiale. A le même
époque, en Écosse, la rumeur publique accusait un berger
des environs d'Inverness d'être un loup-garou. En 1925, la même
accusation fut proférée à l'encontre d'un jeune
garçon d'un petit village alsacien proche de Strasbourg.
En 1930, un loup-garou terrorisa la banlieue parisienne, à Bourg-la-Reine.
En 1946, une bête mystérieuse présentant toutes
les caractéristiques d'un loup-garou terrorisa une réserve
Navajo, en Amérique du Nord (le loup-garou est un thème
fréquent dans le folklore navajo). A Rome, en 1949, la police
eut à enquêter sur un étrange cas de lycanthropie
: tous les mois, à la Pleine Lune, un des citoyens de cette ville
était en proie à d'inquiétantes hallucinations
et poussait des hurlements à faire dresser les cheveux sur la
tête.
A Singapour, en 1957, une série d'agressions mystérieuses
posa une énigme aux autorités anglaises : des loups-garous,
murmurait-on, s'attaquaient aux pensionnaires malaises d'un foyer d'infirmière
situé sur l'île principale. Une cuit, l'une des infirmières
s'était réveillée en sursaut pour apercevoir "
une horrible face bestiale, aux cheveux plantés si bas sur le
front qu'ils atteignaient la racine du nez et dont la bouche laissait
dépassé des crocs acérés ". Ce mystère
ne fut jamais éclairci. Pas plus que celui de la jeune Rosario
do Sul dans le Sud du Brésil, en 1978 : cette collégienne
de seize ans était en proie à des visions démoniaques
et prétendait que l'esprit d'un loup féroce s'était
emparé d'elle.
En 1975, les journaux anglais rapportaient la tragique histoire d'un
jeune homme de dix-sept ans, originaire du village d'Eccles hall, qui
se croyait sur le point de se muer en loup- garou. Pour mettre un terme
à ses souffrances morales, il se plongea un couteau à
cran d'arrêt dans le cur. Une enquête fur ouverte
après sa mort et l'un de ses compagnons de travail révéla
que le malheureux lui avait téléphoné avant son
geste fatal : "Il m'a dit, déclara le témoin, que
son visage et ses mains changeaient de couleurs et qu'il était
en train de devenir un loup-garou . Puis il s'est tu, et j'ai alors
entendu des grognements."
L'imagerie populaire représente le loup-garou comme une créature
bestiale et velue, dressée sur ses deux jambes et s'exprimant
par des grognements gutturaux, tandis que sa bouche écumante
laisse apparaître des crocs sinistres. Si l'on consulte en effet
les récits mythologiques ou historiques, on voit que les loups-garous
n'apparaissent guère différents des véritables
loups - encore qu'ils soient généralement plus grands.
Une autre erreur largement répandue est celle qui conduit à
assimiler les loups-garous aux lycanthropes. Le loup-garou relève
en revanche de la tradition fantastique. Il s'agit d'un homme qui, grâce
à des pouvoirs particuliers - qu'ils soient ou non magiques -,
se métamorphose en loup et qui, de ce fait assume tous les caractères
que l'on attribue à cet animal : puissance musculaire, agilité,
ruse et férocité, et ce au grand dam de ceux qui croisent
son chemin. Cette forma animale peut être temporaire ou définitive.
Lorsque Peter Stump, loup-garou notoire, fut supplicié à
Cologne en, 1589, il avait auparavant révélé au
tribunal, dans les moindres détails, les épisodes de sa
métamorphose. Nous serions enclins aujourd'hui à la considérer
comme un illuminé et à juger excessive la crédulité
de ses juges. Il n'en demeure pas moins qu'il avait de la sorte tué,
dépecé et dévoré des centaines de victimes,
tant animales qu'humaines - bien qu'en ce qui concerne ces dernières,
il n'en ait jamais avoué que seize...
Retour Haut de Page
. La
psychanalyse
Selon
les exemples cités, le processus de la métamorphose varie
notablement : parfois, la transformation est aussi soudaine qu'incontrôlable.
Quelquefois, il suffit à celui qui veut changer de forme de revêtir
la dépouille d'un animal pour prendre son aspect (c'est cette tradition
que l'on retrouve dans les mythologies norvégiennes et irlandaises).
Bien souvent encore, le loup-garou apparaît comme tel aux yeux de
ses contemporains grâce à un charme secret : ils le voient
sous l'aspect d'une bête sauvage, alors qu'en réalité
il n'a pas changé. Cette croyance était si profondément
enracinée en Europe à le fin du Moyen Ages et pendant la
Renaissance que les loups-garous étaient considérés
à l'égal des sorciers et des magiciens. Quiconque était
soupçonné de se transformer en loup - ou dénoncé
comme tel- était impitoyablement brûlé ou pendu (et
ce, plus particulièrement encore en France et en Allemagne). Dans
son ouvrage The psychoses (1970), Elton Mc Neil décrit ainsi cette
époque d'hystérie traversée par les hallucinations
collectives et les délires mystiques : " Ce type de comportement
a son origine, en partie dans la croyance que " Dieu commence par
apporter à la folie à ceux qu'il veut punir ". La folie,
en tant que manifestation de la volonté divine, devient contagieuse.
La persécution religieuse dont sont victimes les déments
et les psychotiques contribue à raffermir la foi des âmes
pures et innocentes : ceux qui dénoncent les suppôts du diable
s'attirent la clémence divine. La chasse aux sorcières est
ainsi l'un des moyens du salut. "
Cette analyse peut aussi bien s'appliquer aux procès de loups-garous,
qui présentent beaucoup de points communs avec les procès
de sorcellerie. C'est en France que cette obsession démoniaque
a pris le plus d'ampleur. D'innombrables procès en témoignent.
Et les confessions arrachées aux malheureux accusés sont
hallucinantes...
En France, ce phénomène a connu une ampleur hors du commun.
Aux XV ème et XVI ème siècles, une véritable
psychose a régné dans toutes les campagnes françaises
? Plus de 30000 individus ont alors été jugés par
des tribunaux et près d'une centaine exécutés parce
qu'ils auraient commis des crimes sous l'apparence d'un loup-garou.
L'homme en devenant loup, révélerait selon certains psychologues,
son double.
Certains parlent de sa " fylgia " animale, double psychique,
en quelque sorte l'équivalent du DAIMÔN grec.
Il y aurait aussi le double physique ou " hamr ", plus apte
à la métamorphose.
Enfin le " hugr " ou composante de l'âme, correspondant
au latin " animus " et " spiritus ".
Claude Lecouteux explique ces trois états dans son ouvrage intitulé
Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Age (Editions Imago).
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. La
médecine
En
fait, le mythique loup-garou semble présenter tous les symptômes
d'une maladie: la porphyrie de Gunter. Cette étrange maladie provoque
l'accumulation des toxines pourpres dans le sang, la peau et le foie.
Le résultat est abominable. De longs poils couvrent le visage.
Les yeux se teintent de jaune et la posture devient anormale à
cause de troubles neurologiques. En cassant les fibres de la peau, la
porphyrie déforme progressivement le visage, les oreilles et les
mains. Ne supportant plus la lumière, l'épiderme se crevasse,
croulant sous les éruptions et les cicatrices. Jadis, des combats
nocturnes avec une proie étaient censés expliquer les cicatrices
du loup-garou et sa frayeur du soleil. Jusqu'à un certain point,
ces explications faisaient sens, car les malades souffraient parfois de
délires et d'agressivité - en plus d'exhiber de longues
dents pourpres sous des gencives atrophiées.
Des experts intrigués par les bizarreries médicales croient
que les pseudo-vampires du Moyen Âge étaient, eux aussi,
atteints de porphyrie. Le biochimiste canadien David Dolphin a déjà
émis l'hypothèse que ces personnes suçaient le sang
d'autrui pour s'approprier un enzyme que leur propre sang ne parvenait
pas à produire. La terreur du vampire face à l'ail viendrait
d'une substance qui aggrave les symptômes de la porphyrie dans les
odorantes gousses.
Bien que présente dans la famille royale des Stuart, la porphyrie
est de tout temps demeurée une affection héréditaire
exceptionnelle. Hormis une épidémie due à un empoisonnement
chimique en Turquie, en 1957, seuls quelques cas ont été
présentés dans des magazines spécialisés ou
lors de colloques dermatologiques. De la porphyrie, on peut donc conclure
qu'elle dévore surtout l'imaginaire et les clips de Michael Jackson,
où elle est présentée comme un envoûtement.
Cette maladie se traite désormais à l'aide de médicaments
antimalariens et... de transfusions sanguines, évidemment !
Dans tous les cas, il est fascinant de voir comment des réalités
médicales ont parfois trouvé une niche dans le bestiaire.
Qu'il s'agisse d'homme-éléphant ou de simple bec-de-lièvre,
ces appellations évoquent le violent rejet social qu'engendrent
toutes les différences visibles.
En effet, si
le lépreux est le prototype du malade rejeté, pour les
grands brûlés, pour ceux qui souffrent du Bean syndrome
(qui répand des traînées de bosses sur le visage)
ou du syndrome Treacher-Collins (dont les victimes naissent sans oreilles
et sans pommettes), voire pour les nombreuses personnes présentant
tache de vin, acné, rosacée ou psoriasis, le regard d'autrui
reste trop souvent empreint d'intolérance. Des groupes d'entraide,
comme About Face, soutiennent ceux qui ont à vivre avec de graves
malformations physiques, congénitales ou acquises.
Dans tout cela il faut retenir que la peur du Loup de nos montagnes
qui sont en voie de disparition, n'est pas justifiée de nos jours,
et que cet animal a un mode de vie très sociable, et n'attaque
en général jamais sauf pour survivre.
Quoi de plus humain en somme ?
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. Filmographie
Providence de Alain Resnais 1977 _________________________ Hurlements de Joe Dante 1981
Le Loup-garou de George Waggner 1941 _________ _________ Le Loup-garou de Londres de John Landis 1981
Providence de Alain Resnais Année : 1977 _______ __________ Le Loup-garou de Paris de Anthony Waller 1997
Peur bleue de Daniel Attias 1985 __________________________ Teen Wolf de Rod Daniel 1985
Underworld de Len Wiseman 2003 _________________________ Van Helsing de Stephen Sommers 2004
Wolf de Mike Nichols 1994 _________ _______________________ Conquest de Lucio Fulci 1983
Dog Soldiers de Neil Marshall 2001 _________________________ La Compagnie des loups de Neil Jordan 1985
La Furie des vampires de León Klimovsky 1971______________ Le Club des monstres de Roy Ward Baker 1981
L'Empreinte de Dracula de Carlos Aured 1973_______________ Le Mystère de la bête humaine de Paul Annett 1974 _____ ___
Le Goût du sang de Katja von Garnier 2007 _______________ _ Wolfman de Joe Johnston 2009
Twilight - Chapitre 2 : tentation de Chris Weitz 2009 ________ Van Helsing : Mission à Londres de Sharon Bridgeman 2004
Cursed de Wes Craven 2005 _______________________________ Le Loup-garou de Washington de Milton Moses Ginsberg 1973
L'Enfer des loups de Paco Plaza 2004 ______________________ Skinwalkers de James Isaac 2005
The Gates (série) de R Hatem, G Scharbo 2010 _____________ La Belle est la Bête de John Landis 2000
Animals de Douglas Aarniokoski 2008 ______________________ Never Cry Werewolf de Brenton Spencer 2008
Le Loup des Malveneur de Guillaume Radot 1942 ___________ Hurlements IV de John Hough 1988
Hurlements V: la re-naissance de Neal Sundstrom 1989_____ Hurlements VI: Les monstres de Hope Perello
1991
Nuits de pleine lune de Clive Turner 1995 __________________ Le loup de la nuit de Daniel Petrie 1972
Un amour de loup-garou de Rodman Flender 2007 _________ Le Chaperon rouge de Catherine Hardwicke : 2011
Twilight - Chapitre 3 : hésitation de David Slade 2010 ______ The Werewolf Reborn de Jeff Burr 1998
War Wolves de Michael Worth 2009 ____________ ____________ Les Immortels de la Nuit de Griff Furst 2009
Underworld: Evolution de Len Wiseman 2006 _______________ Underworld 3 : Le Soulèvement des Lycans de Patrick Tatopoulos 2009
Underworld : Nouvelle ère de M Mårlind, B Stein 2012 ______ Full Moon Renaissance de Joe Nimziki 2011
Dylan Dog de Kevin Munroe 2011 __________________ _______ Elvira, maîtresse des ténèbres de James Signorelli 1988
Grimm de J Kouf, D Greenwalt, S Carpenter 2011 _ _________ Alvin et les Chipmunks contre le loup-garou de Kathi Castillo 200
Night Wolf de Jonathan Glendening 2010 ___________________ Jack & Diane de Bradley Rust Gray 2012
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. Bibliographie
Psychanalyse
des contes de fées - Bruno Bettelheim
Fées, sorcières et loups-garous au Moyen-Age (Imago) - Claude
Lecouteux
Les êtres la brume et de la nuit : peurs, revenants, loups-garous
et sorcières d'hier et d'aujourd'hui - Anny Bloch
L'Homme aux Loups (Paperback) - Sigmund Freud
Witches, Ghosts & Loups-Garous : Scary Tales from Canada 's Ottawa
Valley - Joan Finnigan
L'empire des loups - Paul-Emile Victor
Les loups
Le retour des loups - Gilles Ragache
Les loups de la croisade (roman) - Jean-Luc Dejean
L'enfant aux loups (roman) - Françoise Chandernagor
Des grives aux loups (roman) - Claude Michelet
Le soleil des loups (roman) - Jacqueline Bruller
Bram Van Velde et ses loups - Jacques Kober
Cryptonymie : le verbier de l'Homme aux loups - Nicolas Abraham
Le loup : Mythes et Traditions - Christophe Levalois
La vie des loups : du mythe à la réalité - Gérard
Menatory (Photo)
Le conteur de loups - Claude Seignolle
Entre hommes et loups : contes de la forêt des Garde-Loups - Louis
de La Bouillerie
La bête du Gévaudan : l'innocence des loups - Michel Louis
La peur du loup - Geneviève Carbone - Collection Découvertes
- Histoires Naturelles (Gallimard)
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